Energie & Habitat

Les grands thèmes du salon Energie & Habitat 2016

05/10/2016

La 10e édition du Salon Énergie & Habitat ne dérogera pas à une règle qui a fait ses preuves en proposant, de façon claire et directement identifiable, toutes les solutions susceptibles d’améliorer la performance énergétique des bâtiments et réduire les dépenses des ménages.

Afin de guider au mieux les visiteurs, Énergie & Habitat met, cette année encore, à leur disposition un Espace Conseils animé par  des professionnels totalement indépendants, spécialisés dans chacune des thématiques qui représentent la totalité des facteurs à prendre en considération pour diminuer sa facture énergétique.

Cette année, les organisateurs ont tenus à renommer une thématique, en faisant un focus sur un domaine souvent laissé pour compte : la consommation électrique. Rappelons les 5 autres thématiques : isolation, production de chaleur, concepts constructifs, gestion de l’eau et énergies renouvelables.

Des ménages électro-dépendants

Écrans géants, ordinateurs, machines à expresso, robots aspirateurs… Nous accumulons inlassablement des appareils électriques, qui viennent s’ajouter à l’électroménager existant. Résultat : une inflation de nos consommations d’électricité, qui semble sans fin. Avec, comme conséquence évidente, la nécessité de produire toujours plus d’électricité. Avec des conséquences sonnantes et trébuchantes sur notre facture énergétique.

Le 20ème siècle peut être considéré, à juste titre, comme l’ère de l'électrification. Basculer un interrupteur, allumer télés, ordinateurs, lecteurs CD, DVD, consoles de jeux, mettre en marche lave-vaisselle, machines à laver, séchoirs… sont devenus des gestes anodins qu’on exécute comme on respire. Ce n’est que lorsque survient une panne générale que l’on s’aperçoit à quel point nous sommes devenus électro-dépendants. En grossissant  quelque peu le trait, on peut dire que de 1879 – année de l’invention de la première lampe à incandescence par Edison – jusqu’à la dernière décennie du 20ème siècle, rien ou presque n’a changé. Mais depuis les années 90, les progrès dans le domaine de l’électricité et des applications connexes ont fait un bond phénoménal. De fait, au cours des 20 dernières années, les besoins en la matière ont cru dans des proportions hallucinantes. Non seulement le nombre d’appareils électriques utilisés dans les habitations a fortement augmenté, mais on utilise aussi bien d’autres applications qui doivent être intégrées dans l’installation. Et l’avènement de l’informatique et de la domotique a encore accru cette inflation électrique, laquelle ne cesse de gonfler une facture qui, par ailleurs est en constante augmentation. A cet, égard, loin de ce qu’on pouvait espérer, la libéralisation du marché de l’électricité n’y a strictement rien changé.

Très chère électricité

Entre 2007, année de la libéralisation totale du marché énergétique belge, et fin 2014, le prix final au consommateur de l'électricité a augmenté en moyenne de 20,78% pour un client domestique belge, ressort-il d'une étude publiée par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg). Cette hausse est surtout attribuable à l'augmentation des tarifs de distribution; le prix de la composante énergie étant resté relativement stable (-0,91% en Flandre, +4,90% en Wallonie et +4,15% à Bruxelles). Les prélèvements publics, la contribution énergie renouvelable et cogénération et le transport ont également augmenté, à l'inverse de la TVA.

S'agissant des clients professionnels, le prix final au consommateur pour un client en moyenne tension a quant à lui diminué en moyenne de 1.886,38 euros/an (-8,37%) à Bruxelles et de 11,31 euros/an (-0,05%) en Flandre. En Wallonie, le prix a par contre sensiblement augmenté de 3.123,79 euros/an (+14,26%).

Et en 2016, la facture a encore augmenté. Ainsi, depuis le mois de mars, un ménage moyen avec une consommation annuelle de 3.500 kWh paie environ 1.005 euros par an pour son électricité. À titre de comparaison, ce montant s’élevait à 794 euros en 2015...

Pourquoi une telle hypertrophie de notre facture ? Les raisons sont multiples.

Tout d’abord, dans le cadre du tax shift, le Gouvernement fédéral a procédé à une nouvelle augmentation de la TVA sur l’électricité, laquelle est passée de 6 à 21%. Chaque fournisseur d’énergie doit facturer cette hausse de la TVA à ses clients depuis le mois de septembre 2015. Coût : 110 euros par an pour un ménage moyen.

Ensuite, l’électricité gratuite a été supprimée. Un zapping qui signifie une augmentation d’environ 80 euros par an pour un ménage moyen de 3 personnes (19 euros par ménage et 19 euros supplémentaires par membre du ménage).

Enfin, pour ceux qui résident en Région flamande, une nouvelle taxe est entrée en vigueur en mars 2016 à titre de contribution au Fonds de l’Énergie. Le tarif est déterminé par la consommation annuelle. Pour un ménage moyen, cette taxe représente un montant d’environ 100 euros par an selon la consommation et la situation du ménage. Et il n’est pas improbable, que les autres régions, dont les finances sonnent désespérément creux, soient tentées de suivre le même chemin.

Bref, si on évoque souvent – et à juste titre – le chauffage comme responsable numéro un des dépenses énergétiques, la facture d’électricité pèse également de plus en plus lourd sur le budget des ménages.

Les appareils électroménagers gonflent la facture

Tant en Wallonie qu’à Bruxelles, l’électricité intervient pour 12% en moyenne de la consommation d’énergie d’un ménage. Dans ce total, les appareils électroménagers représentent, en moyenne, 60% de la consommation d’électricité des ménages (hors chauffage) ! C’est donc un poste de dépense important ; de plus, pour 1 kWh d’électricité consommé, il en a fallu en réalité 2 à 3 fois plus pour le produire (à partir de gaz, d’uranium, de charbon). La transformation de cette énergie en électricité induit donc des pertes importantes et produit des émissions de CO2 (à l’exception du nucléaire qui ne produit pas de CO2 mais des déchets radioactifs). Aujourd'hui plusieurs fournisseurs ont recours aux énergies renouvelables et produisent de l'électricité 'verte'.  Toutefois l'énergie renouvelable n'a de sens que si elle est accompagnée d'une maîtrise de la demande en électricité ; c’est ce qu’on appelle communément l’Utilisation Rationnelle de l'Energie (URE), laquelle passe par un renversement de cette tendance toujours croissante à consommer plus.

En France, où l’électricité coûte moins cher en raison de la densité des centrales nucléaires, l’Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maitrise de l'Energie) a établi un classement des appareils électriques les plus « énergivores » :

N°1 : le four. C’est l’appareil qui consomme le plus d’électricité dans un logement, plus de 1.000 kWh par an en moyenne. Mais il est possible de réduire la facture en optant pour un four à chaleur tournante ou, encore mieux, pour un four combiné (four + micro-onde). Ce dernier permet de réduire le temps de cuisson des aliments et la consommation d'électricité de 66 à 75 %.

N° 2 : la plaque de cuisson. Si à Bruxelles, le raccordement au réseau de gaz est généralisé, c’est loin d’être le cas en Wallonie où de nombreux ménages optent pour une cuisinière électrique. Ceux qui en sont équipés doivent savoir qu’une plaque consomme entre 500 et 1000 kWh par an. Pour ces derniers, plusieurs conseils s’imposent : utiliser des casseroles adaptées à la taille des plaques et couper le courant un peu avant la fin de la cuisson. Sans oublier une évidence : il faut couvrir les casseroles. Cela permet de consommer quatre fois moins d’électricité pour faire bouillir de l’eau par exemple.

N° 3 : la climatisation. Un climatiseur consomme lui aussi entre 500 et 1.000 kWh par an en moyenne. Les bons réflexes pour consommer moins : fermer les rideaux, les stores ou les volets lorsqu’il fait le plus chaud, et bien évidemment les fenêtres. A l’inverse, il faut aérer au maximum le soir ou la nuit, si possible en créant un courant d’air.

N° 4 : le sèche-linge. Cet appareil consomme en moyenne 350 kWh par an mais ce chiffre peut rapidement grimper avec les vieux modèles. Pour faire des économies, il est conseillé de bien essorer son linge avant de le mettre au sèche-linge et, évidemment, de le faire sécher dehors lorsque c’est possible.

N° 5 : le réfrigérateur-congélateur. Ce dernier consomme entre 200 et 500 kWh par an mais les modèles actuels ont fait de grand progrès et permettent de limiter la consommation entre 125 et 250 kWh par an. Plusieurs conseils s’imposent néanmoins : éviter de les placer près d’une source de chaleur ou au soleil. Il est aussi conseiller de nettoyer régulièrement la grille arrière de l’appareil.

N° 6 : le lave-vaisselle. Il consomme en moyenne 250 kWh par an et permet de consommer moins d’eau qu’une vaisselle à la main. Il est néanmoins possible de le rendre plus économe encore grâce à deux conseils : il est préférable d’attendre qu’il soit rempli pour l’utiliser et d’utiliser le mode Eco autant que possible. Ce dernier permet de réduire la consommation d’électricité jusqu’à 45%.

N°7 : la machine à laver. Celle-ci consomme un peu moins de 200 kWh par an en moyenne, un chiffre qui ne cesse de baisser. Mais il est possible de faire encore mieux en réduisant la température de lavage : un cycle à 30° C consomme trois fois moins d’électricité qu’un cycle à 90°C.  

N° 8 : ordinateur, téléviseur et boitier internet. Ces derniers consomment chacun entre 130 et 200 kWh par an. Le téléviseur et le boitier Internet sont les plus voraces (150 kWh), suivi par l’ordinateur (moins de 100 kWh). Pour limiter la facture, une seule méthode : ne pas se contenter du mode veille et débrancher ses appareils.

Mais encore : Les lampes halogènes, de moins en moins nombreuses, consomment jusqu’à 200 kWh par an (à remplacer idéalement par des leds). Viennent ensuite les fours micro-ondes, cafetière, bouilloire, fer à repasser, sèche-cheveux et consoles de jeux (entre 70 et 130 kWh par an). Puis les grille-pains, aspirateur, lampes, radio-réveils, chaînes hifi et ordinateur portables (de 20 à 70  kWh par an). Et enfin les téléphones portables, rasoirs électriques, tablettes, imprimantes, ventilateurs et autres appareils pour raclette, qui consomment moins de 20 kWh par an.

Il convient toutefois de nuancer ce classement. En effet, les machines les plus énergivores sont aussi les moins utilisées.  Ainsi, si une heure d’utilisation d’un fer à repasser consomme beaucoup d’électricité, on s’en sert très peu dans l’année. A l’inverse, un boîtier internet consomme peu mais tout au long de l’année, si bien qu’au final le boîtier internet consomme bien plus que le fer à repasser. C’est pourquoi les appareils listés ci-dessus ont été classés en fonction de leur consommation annuelle.

Ce n’est pas parce qu’on ne les utilise pas, qu’ils ne consomment pas…

La plupart des appareils électroménagers sont équipés d’un mode "stand-by" qui les maintient en veille lorsqu’ils ne fonctionnent pas à proprement parler. Mais ce n’est pas parce qu’une télévision, un boitier internet ou une console de jeux est en veille que ces appareils ne consomment pas d’électricité, loin de là. Toujours selon l’Ademe, il apparaît que, sur base annuelle, ces appareils représentent 10% de la consommation d’électricité des ménages. Ces consommations cachées, en s’additionnant, peuvent s’élever jusqu’à 1.000 kWh/an dans un ménage bien équipé, ce qui représente une dépense de 150 euros par an au tarif normal. Dès lors, une seule consigne : éteindre complètement ses appareils. Pour ce faire, c'est très simple, il suffit de les brancher sur une multiprise équipée d'un interrupteur.

On peut également rendre ces appareils moins gourmands en achetant malin.

A cet égard, une directive européenne réglemente l'étiquetage des appareils électroménagers.

L'étiquette fournit un indice de performance qui permet à l'acheteur de choisir l'appareil le plus économe. Les appareils sont classés de A (ou A+ ou A++, les plus économes) à CD ou même F et G (qui se font plus rares).

Lors du remplacement d’un appareil électroménager, on conseille d’opter pour un appareil de classe A++, un choix qui, à terme, s'avérera malin, puisqu'il permet de réaliser d'année en année une économie significative sur la consommation d'énergie d’un appareil de ce type consommant 45% d'énergie en moins qu'un appareil de classe A. Malheureusement, ces appareils sont encore très onéreux et, surtout, observent les professionnels, sont dotés d’une multitude de programmes dont la plupart des consommateurs n’ont que faire. C’est pourquoi, la plupart des gens se limitent, au maximum, à un appareil A ou A+.

Enfin, outre l’achat malin, on ne saurait trop conseiller aux consommateurs de changer leurs habitudes d'utilisation. D’autant que, à côté des appareils devenus quasi-indispensables au confort ménager, il existe aussi toute une série d'équipements électriques dont l'utilité est nettement plus discutable et qui, par leur accumulation, finissent par consommer beaucoup d'énergie. Et par gonfler la facture.

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