Démolition de l'ancien carrelage
Démolir un sol en carrelage est un travail conséquent, qui provoque des vibrations, des poussières et des déchets. Il réclame aussi de la prudence si l'on veut préserver les conduites souterraines ou la chape de béton. C'est en outre une opération coûteuse, pour la main-d'œuvre et l'évacuation des matériaux inertes. Par mesure d'économies, comptez-vous casser le carrelage vous-même ? La difficulté de la mission dépendra surtout du soubassement sur lequel reposent les carrelages.
Carrelage sur un lit de sable (argileux)
Beaucoup d'anciens dallages de rez-de-chaussée datant d'avant les années 60 ont été directement posés sur un lit de sable (ou de sable argileux). Inconvénient : l'apparition, au fil des ans, de fissures ou d'affaissements. Mais aussi : une mauvaise protection contre l'humidité montante, un manque d'isolation qui provoque une sensation de froid et réclame beaucoup d'énergie pour le chauffage. Cela dit, un tel soubassement sablonneux compte plusieurs avantages pour quiconque envisage d'enlever le carrelage lui-même, car l'opération est facile à l’aide d’un pied-de-biche ou d’une grosse masse. Sitôt que le bord du carrelage est détaché, il faut peu d'efforts pour ôter le reste des dalles jusqu’au centre de la pièce.
Oui, mais… encore faut-il évacuer lesdites dalles, et probablement aussi le sable. Si les carreaux sont encore en bon état et ont une certaine valeur esthétique, vous pouvez éventuellement les réutiliser ou les revendre. Le sable argileux est d'ailleurs un avantage si vous avez besoin de place pour un nouveau sol constitué d'une dalle de béton, d'un isolant, d'un éventuel chauffage par le sol et d'une chape. Tenez toutefois compte de la stabilité et de la présence ou de la profondeur des fondations. Informez-vous toujours auprès d'un architecte et/ou d'un ingénieur en stabilité.
Dallage sur chape
Retirer un carrelage collé sur une chape (qui repose elle-même sur une dalle de béton) est déjà nettement moins évident, surtout si la chape doit être enlevée. Utilisez un marteau-piqueur pour dissocier l'ensemble. Vous pouvez laisser la chape telle quelle si elle est encore en bon état et si vous comptez seulement poser du carrelage. Mais la démolition du carrelage sera alors plus compliquée. Il faudra opérer une incision précise au niveau des joints entre les dalles et retirer chacune d'entre elles à l'aide d'une bêche. Les petites irrégularités subsistantes pourront être rectifiées en coulant de l'égaline.
Mais si vous devez ôter complètement la chape, il faudra évacuer des quantités nettement plus importantes de matériaux inertes. Toutefois, cela entraîne un avantage conséquent : vous pourrez améliorer l'isolation en profondeur et éventuellement (faire) installer un chauffage par le sol. Cette opération demeure possible en conservant la chape, mais il faut alors fraiser des tranchées peu profondes pour y glisser les conduites d'eau chaude du chauffage par le sol.
Pose du nouveau carrelage sur l'ancien
Que faire si vous n'avez pas envie de vous coltiner un tel chantier, si vous voulez gagner du temps, éviter la poussière et les frais de containers ? Eh bien, c'est simple : il "suffit" de poser le nouveau revêtement sur l'ancien. Ce n'est malgré tout pas si facile que ça, car il faut tenir compte de plusieurs facteurs.
État du carrelage existant
Avant toute chose, contrôlez l'état du carrelage actuel. Vous l'aurez compris : il doit de préférence être plat, propre et sec.
Constatez-vous des écarts de hauteur, des irrégularités, des malformations ? Les petits défauts pourront éventuellement être compensés en coulant une fine couche d'égaline, jusque 3 cm de hauteur. Les écarts plus importants réclameront par contre d'autres solutions. Idem en cas d'humidité dans le sol, car des remontées d'eau souterraine pourraient occasionner des problèmes ultérieurs. Quel est l'état des fondations ? Vérifiez-le en enlevant quelques-uns des carrelages. La qualité du soubassement vous semble-t-elle identique partout ? En cas de besoin, sollicitez l'expertise d'un ingénieur-architecte pour réaliser une étude de stabilité du bâtiment. Et vérifiez comment limiter les risques de fissures et d'affaissement.
Pose de l'isolation et des conduites d'eau chaude
On estime en général que 10 % de la chaleur produite par le chauffage est perdue par le sol. Une couche d'isolation supplémentaire préserve mieux du froid et améliore le confort ressenti à l'intérieur. Mais bon, il ne faut pas en attendre des miracles non plus. Si les conduites d'eau du chauffage par le sol sont déjà anciennes, il vaut mieux tout démolir pour laisser place à un équipement neuf.
Adaptation des portes et des plinthes
Poser un nouveau carrelage sur l'ancien aura pour effet de relever la hauteur du sol. Et cela ne sera pas sans conséquence sur les portes, les plinthes, les seuils de portes et d'autres éléments fixes. Il est possible de maintenir les portes telles quelles, mais il faudra en raboter le bas. Et ceci n'est pas toujours possible partout. Les relever par le haut est une opération souvent complexe. Mais avec un peu de chance, l'écart sera minimal et il ne faudra rien modifier aux portes.
Quel plancher poser sur le carrelage existant ?
Plusieurs types de planchers peuvent être posés sur un carrelage existant, mais l'épaisseur et l'état de ce dernier détermineront alors la suite. Voici un petit tour d'horizon.
Carrelage en céramique
Les dalles en céramique peuvent être posées sur un carrelage existant, à condition d'utiliser une colle adéquate. Vérifiez d'abord l'état du carrelage, qui doit former une base suffisamment saine pour que les dalles en céramique y adhèrent correctement. Il doit être plat, parfaitement sec, et les éventuels morceaux mouvants doivent d'abord être fixés. Car s'ils bougent, il en ira de même du nouveau carrelage que vous y poserez. Pour des carreaux de grand format, on conseille d'insérer un tapis de découplage. On l'a dit : comme les nouveaux carreaux mesurent quelques centimètres d'épaisseur, vous devrez sans doute adapter les portes, les plinthes et les seuils.
Aggloméré stratifié
Du parquet en stratifié peut parfaitement être posé sur un carrelage existant. C'est une solution relativement peu coûteuse, de faible épaisseur, et que l'on peut envisager de mener soi-même, si l'on est un tant soit peu adroit. Mais une fois encore, il faut d'abord veiller à quelques aspects. Le carrelage existant doit être relativement plat, et de préférence avec des joints étroits. Les irrégularités devront être aplanies. Si vous posez le parquet en stratifié sur un chauffage par le sol, insérez entre les deux une chape spéciale laissant passer la chaleur.
Vinyle rigide
Pour une rénovation du sol, le vinyle rigide est lui aussi une excellente solution. Ces carreaux ou planches rigides se cliquent facilement sur le sol existant. Les petits défauts et irrégularités peuvent être neutralisés en insérant une chape de bonne qualité. Et comme un plancher en vinyle rigide ne mesure que quelques millimètres d'épaisseur, il ne faudra probablement pas raboter les menuiseries intérieures, ou très peu. Autre avantage : l'opération peut être effectuée soi-même et l'entretien est aisé.
Sol coulé
Un sol coulé en polyuréthane, ciment ou époxy donne de suite un look moderne et épuré à l'aménagement intérieur. Vous pouvez parfaitement le couler sur un dallage existant : pas besoin d'une couche épaisse. Mais il faudra au préalable égaliser le dallage et le traiter pour qu'il soit parfaitement de niveau, offrant une bonne couverture et une bonne adhérence. Informez-vous auprès d'un entrepreneur spécialisé pour des informations plus détaillées.
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